La Folie Barbizon : un conte habité au cœur de la forêt
À la lisière de la forêt de Fontainebleau, là où les pavés du village s’effacent doucement sous les feuilles, un lieu renaît. Plus qu’un hôtel, La Folie Barbizon est une maison enchantée, un refuge pour les artistes et les rêveurs, un écrin vivant où la création respire.
À une heure de Paris, ce havre artistique imaginé par Lionel Bensemoun, figure bien connue de la scène culturelle parisienne, s’offre une seconde vie aux côtés de Nicolas Saltiel, fondateur de l'hôtel Chapitre Six. Ensemble, ils ont redonné souffle à cet ancien lieu de résidence d’artistes, avec une ambition : préserver l’âme du lieu tout en l’ouvrant à de nouvelles histoires.
Barbizon n’est pas un village comme les autres. Ce nom évoque à lui seul une révolution picturale : Jean-François Millet, Théodore Rousseau ou encore Jean-Baptiste Camille Corot ont trouvé ici la lumière, la nature et les silences inspirants qui ont nourri le mouvement pré-impressionniste. La Folie Barbizon s’inscrit pleinement dans cette histoire, comme un nouveau chapitre à ce récit artistique.
Mais ici, pas de murs blancs ni de lignes épurées. La Folie Barbizon s’éloigne des codes du design minimaliste qui nous a trop vite ennuyé pour mieux célébrer la diversité, la couleur, le geste. Chaque chambre a été conçue comme une œuvre à part entière, pensée par des artistes qui ont été invités à habiter les lieux. Le résultat ? Une maison joyeuse, pleine de surprises, de textures et de récits. Une invitation à l’émerveillement, à mille lieues d’un hôtel standardisé.
Cette direction artistique sensible et audacieuse a été portée par Sarah Valente, aux côtés de l’architecte d’intérieur Marion Collard, qui a su transformer les espaces sans jamais les figer. Chaque recoin laisse place au jeu, à la poésie, à l’expérience. Ici, le salon baigné de lumière, où les canapés moelleux appellent à la paresse, devient le théâtre de retrouvailles spontanées. On s’y love comme chez soi, porté par l’énergie douce du lieu.
Et cette maison, justement, a été pensée aussi bien pour les enfants que pour les adultes. On y croise des familles, des artistes en résidence, des amoureux de nature et de design. Dans l’entrée, une grande salle au sol phosphorescent invite les enfants à dessiner ou les grands à yoger, dans le noir, lors des cours organisés ponctuellement. Tout y est fluide, simple, vivant.
Le fil rouge du projet ? Un conte fondateur, imaginé comme une fable moderne, qui a guidé toute la conception du lieu. Il y est question de nature, de transmission, de passage de relais. Ce conte n’est pas figé : il se déploie au fil des pièces, dans les œuvres accrochées, les installations sensibles, les matières choisies. La Folie Barbizon devient ainsi un espace narratif, habité par ceux qui y vivent, même le temps d’un week-end.
Au cœur de cette dynamique, la Greenline Foundation joue un rôle essentiel. Ce fonds de dotation accompagne les artistes émergents, finance des résidences et soutient des projets engagés. À La Folie Barbizon, elle permet à de jeunes talents de créer, de partager, d’expérimenter, en lien direct avec les visiteurs, dans un dialogue permanent entre art et quotidien.
Ici, on ne vient pas seulement pour dormir : on vient pour ressentir. Pour écrire, peindre, lire, rêver, marcher dans la forêt, s’asseoir au soleil et parler longtemps. La Folie Barbizon nourrit la créativité de chacun·e. Elle offre un luxe rare : celui du temps suspendu, d’une parenthèse vivante et inspirée dans un monde souvent trop pressé.